
Nissan Motor Co. a nommé Ivan Espinosa, directeur de la planification et vétéran de longue date de Nissan qui a rejoint l’entreprise en 2003, comme nouveau PDG de la société japonaise, succédant à Makoto Uchida. Espinosa prendra ses fonctions à compter du 1er avril.
Le nouveau PDG de Nissan Motor partira d’une position difficile. Les ventes de l’entreprise ont diminué au cours des dernières années, ce qui a incité l’ancien PDG Uchida à dévoiler des réformes d’urgence de réduction des coûts en novembre dernier. La société devrait actuellement afficher une perte nette annuelle d’environ 1,5 milliard de dollars pour l’exercice se terminant en mars.
Selon les estimations des analystes, depuis que M. Makoto Uchida a pris les rênes il y a cinq ans, l’action Nissan a généré un rendement total pour les actionnaires de -29%, nettement inférieur à l’indice de référence Topix (Bourse de Tokyo) sur la même période, selon la Bourse de Londres.
Le nouveau PDG de la société japonaise, M. Espinosa, débutera son mandat à un moment critique, alors que l’entreprise se lance dans un plan de transformation qui comprend une réduction des coûts annuels d’environ 2,7 milliards de dollars pour tenter de revenir à la rentabilité et d’éviter le pire.
Un changement radical dans la situation difficile de l’entreprise est toutefois peu probable, car M. Espinosa devra répondre au partenaire de longue date de Nissan, le français Renault, qui détient 35,7% du capital du groupe japonais et 15% des votes des actionnaires.
Deux de ses dirigeants, dont le président Jean-Dominique Senard, siègent au conseil d’administration de Nissan, ce qui permet à l’entreprise française de défendre vigoureusement ses intérêts. C’est l’une des principales raisons qui ont conduit à l’annulation d’un éventuel accord entre Nissan et Honda, ce qui rendra difficile pour Espinosa la relance des négociations entre les deux sociétés.
L’ancien PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a déclaré dans des déclarations publiées par les médias internationaux qu’une fusion entre Nissan et Honda serait « dénuée de sens », car les deux sociétés fabriquent des voitures similaires et sont en concurrence.
Il a ajouté : « D’un point de vue industriel, il y a une duplication dans tout » entre les deux sociétés, ajoutant que l’intégration est nécessaire dans une fusion, mais qu’il n’y a pas d’intégration entre Honda et Nissan.
M. Carlos a également déclaré : « Si cette fusion se produit, je ne pense pas personnellement qu’elle sera un succès. » Dans une autre déclaration, il a déclaré que la raison de la fusion de Honda avec Nissan n’est pas commerciale ou industrielle, mais plutôt d’empêcher la Chine de prendre le contrôle de l’entreprise japonaise. Il semble que les propos de l’ancien PDG étaient en grande partie réalistes.
Le constructeur automobile japonais Nissan, troisième constructeur automobile du Japon et l’un des plus grands au monde, avec une capitalisation boursière de 10 milliards de dollars, est actuellement aux prises avec des problèmes financiers, une baisse des ventes et une concurrence intense, notamment de la part des entreprises chinoises. Elle pourrait également être confrontée à des tarifs douaniers en raison du président américain Donald Trump, qui souhaite imposer de nouveaux tarifs aux entreprises qui refusent de coopérer avec son administration.