Le retour du président américain Donald Trump à la Maison Blanche a été salué par beaucoup, notamment après sa promesse de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine.
Cela a suscité une première vague d’enthousiasme quant à la possibilité d’un retour des entreprises occidentales en Russie. Cependant, la réalité est différente.
Selon des responsables du gouvernement russe, Moscou érige des obstacles au retour de milliers d’entreprises qui ont cessé leurs activités ou vendu leurs actifs dans le pays après que la Russie a lancé son attaque militaire contre l’Ukraine.
Les entreprises occidentales qui cherchent à regagner des parts de marché sont confrontées à des négociations difficiles, à une paperasserie massive et à des risques de réputation, y compris celles qui ont signé des accords de rachat lors de leur sortie.
Mais le retour ne sera pas facile car le gouvernement cherche à garder le contrôle sur les secteurs stratégiques et à stimuler la production et les entreprises locales.
« Les autorités russes n’annuleront pas les options conclues en retirant des étrangers des entreprises russes, mais elles formuleront des exigences supplémentaires pour leur mise en œuvre », a déclaré Alexeï Yakovlev, chef du département de la politique financière du ministère des Finances, en marge d’un forum financier à Moscou début avril.
Selon les médias russes et occidentaux, un petit nombre d’entreprises mènent des enquêtes confidentielles, mais aucun plan sérieux n’est en place étant donné la persistance des sanctions occidentales généralisées.
Les entreprises locales qui ont remplacé les entreprises occidentales font pression sur le gouvernement pour empêcher leur retour.
Le président russe Vladimir Poutine a averti en mars que les entreprises qui « fermaient leurs portes avec défi » en quittant le pays ne seraient pas autorisées à racheter leurs entreprises pour de petites sommes ni à remplacer les opérateurs locaux.
AvtoVAZ, le plus grand constructeur automobile russe, a déclaré que Renault devait faire face à une facture d’au moins 1,37 milliard de dollars pour couvrir les investissements réalisés depuis que le constructeur automobile français a vendu sa participation majoritaire pour seulement un rouble en 2022.
Depuis que les entreprises occidentales ont quitté la Russie, les constructeurs automobiles chinois dominent le secteur avec une part de marché de plus de 50 %, contre moins de 10 % avant 2022, fermant pratiquement la porte aux concurrents occidentaux.
« Le marché a changé », a déclaré Alexei Podshekoldin, directeur de l’Association des concessionnaires automobiles russes. « Je ne sais pas si les Européens y parviendront », a-t-il ajouté, soulignant qu’ils devront proposer des voitures de la même qualité sans augmenter les prix, a rapporté Reuters.
Le retour des entreprises occidentales en Russie ne semble pas être une option pour le moment, en raison des nombreuses conditions imposées par le gouvernement aux entreprises qui ont quitté la Russie au début de la guerre avec l’Ukraine, ainsi que des pressions américaines empêchant un tel retour.
L’imposition par Trump de droits de douane sur les importations a poussé les constructeurs automobiles européens à tirer la sonnette d’alarme.
Après avoir perdu des dizaines de milliards de dollars d’investissements en Russie, ils sont désormais sur le point de perdre encore plus de parts de marché aux États-Unis et dans le monde.
Le conflit en Ukraine entre l’Occident et la Russie, ainsi que le différend en cours entre la Chine et les États-Unis, ont fait de l’Europe le plus grand perdant économiquement et politiquement.
Si la situation perdure, de nombreuses entreprises européennes pourraient déclarer faillite.
