
Le constructeur automobile français Renault a annoncé une perte nette de 11,19 milliards d’euros au premier semestre 2025, imputable à une dépréciation exceptionnelle de sa participation dans Nissan dans un contexte de marché difficile, soulignant les défis importants auxquels est confronté son nouveau PDG, François Provost.
Malgré cette perte, l’entreprise anticipe une amélioration de sa marge opérationnelle au second semestre, grâce à un impact négatif réduit de la scission de sa division moteurs thermiques Horse et à une meilleure maîtrise des coûts. Duncan Minto, directeur financier, a déclaré que Renault visait une marge bénéficiaire d’environ 7,1 % au second semestre, contre 6 % au premier semestre, qui avait enregistré une baisse de performance malgré une hausse de 2,5 % du chiffre d’affaires à 27,6 milliards d’euros.
La perte nette est principalement due à une dépréciation de 9,3 milliards d’euros de la participation de Renault dans son partenaire japonais Nissan, ainsi qu’à la faible performance du marché des camions et aux coûts de la transition vers les véhicules électriques. Le bénéfice net ajusté, hors perte liée à Nissan, s’est établi à seulement 461 millions d’euros, contre 1,6 milliard d’euros un an plus tôt.
Plus tôt ce mois-ci, Renault a abaissé ses prévisions annuelles, tablant sur une marge opérationnelle de 6,5 % d’ici fin 2025 (contre 7 % précédemment) et un flux de trésorerie disponible compris entre 1 et 1,5 milliard d’euros, contre une prévision précédente de 2 milliards d’euros.
Les difficultés financières et commerciales sont survenues immédiatement après la nomination de M. Provost, un vétéran de l’entreprise, au poste de PDG, suite au départ de Luca de Meo pour le groupe Kering. Dans ses premiers commentaires officiels après sa prise de fonction, M. Provost a déclaré :
« Les résultats du premier semestre, dans un marché difficile, n’ont pas été à la hauteur de nos ambitions initiales… Cependant, la rentabilité du groupe Renault reste une référence dans notre secteur.»
Les analystes prévoient que M. Provost se concentrera sur l’amélioration du mix géographique des ventes et l’augmentation des marges hors marché européen. Malgré son importance stratégique, la croissance hors Europe a impacté le chiffre d’affaires de 1,1 point de pourcentage, en raison de la baisse des prix des modèles vendus hors de la région.
L’entreprise compte renforcer ses partenariats au sein de la division Horse avec des entreprises telles que les chinois Geely et Aramco afin de partager les coûts et d’accroître la flexibilité. Cependant, les analystes de Jefferies ont averti que « les avantages liés à la tarification ont atteint leur apogée », soulignant que la transition vers des modèles à moindre coût nécessitera une gestion rigoureuse de la rentabilité.
L’expérience interne de Provost et sa connaissance approfondie de l’entreprise semblent cruciales pour façonner la prochaine phase, car il devrait publier un plan stratégique actualisé plus tard cette année.